L’année 1985 avait permis à a-ha d’exploser au niveau mondial, bien emmené par Take On Me, une chanson existant depuis des années, maintes fois enregistrée et même sortie en single mais sans succès. Le potentiel mélodique ne fait pas tout, il manquait un bon producteur pour en tirer toute la substantielle moelle. Et surtout un clip révolutionnaire matraqué en boucle sur MTV…
Plus que les autres singles à succès qui suivirent ce carton, l’album Hunting High And Low avait clairement démontré que les petits norvégiens en avaient sous le pied. Mais le physique de Morten Harket, véritable sex-symbol des années 80, qui fit prendre conscience à des millions d'adolescentes de cette époque là que ce qu’elles avaient entre les jambes ne servait pas qu’à faire pipi, fut plus un boulet qu’autre chose pour le reste du groupe. Allez causer musique à des hordes de gamines hystériques qui viennent au concert uniquement pour voir de près le fantasme ultime de leurs nuits secrètes et noyer leur culotte, vous!
De plus, ils étaient immanquablement catalogués dans la presse musicale comme un boys band, dans la même lignée que Duran Duran, à savoir des garçons-coiffeurs ne sachant même pas jouer de leurs instruments. C’était regrettable, surtout quand on connaissait le parcours musical des deux compositeurs de a-ha. Il fallait simplement les écouter pour être convaincu du contraire.
1986, a-ha nous sortit leur second album, Scoundrel Days. Désireux de larguer un peu leur image et cette pop sucrée qui fit leur succès, le groupe changea de registre pour quelque chose de plus sombre. Exit les ritournelles entêtantes, c'est un album aussi brumeux et maussade que la superbe pochette.
Curieusement, les chansons les moins représentatives de ce disque furent celles sorties en single. I’ve Been Losing You ou Cry Wolf n’étaient pas exceptionnelles et se calquaient plus ou moins sur le style du précédent album dans un style plus rock. Mais que dire de The Swing Of Things, The Weight Of The Wind ou tout simplement de la chanson éponyme de l’album, véritable épopée noire de 4mn permettant à Morten de prouver que, oui! On peut être un bellâtre mais aussi avoir une voix digne de ce nom.
Album incomparable dans la discographie du groupe, maîtrisé, très mélodique, pourvu de textes intelligents et d'une voix en or, ils ne feront jamais mieux ensuite et leur déclin s'amorcera juste après. Il faudra attendre leur résurrection en 2000, avec l’album Minor Earth Major Sky, pour voir a-ha aussi inspiré.
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