Klaus Nomi, c'était l'opéra rencontrant la new wave. Des imbéciles riront sans doute de son look, mix du Joker et de Pee-Wee Herman, mais leurs rires s'arrêteront de suite lorsque Nomi ouvrira la bouche car, pour chanter comme lui, ce n'est pas du talent qu'il faut, mais du génie.
Cold Song, requiem magnifique, était une adaptation d'un des actes de l'opéra King Arthur de Purcell. A l'écoute des applaudissements, il est évident que le public a compris qu'il venait d'assister à quelque chose d'unique.
Le dernier plan chantant de cette vidéo est saisissant. Ce n'est plus un visage qu'il arbore mais un masque mortuaire et son regard est d'une puissance dévastatrice. Il devient la musique et fusionne avec les paroles. S'y identifiant complètement, il jette un dernier regard sur la vie et le premier sur la mort, la sienne. Atteint du SIDA, il se savait probablement condamné par la maladie, ajoutant ainsi une touche prémonitoire et morbide à l'œuvre.
Il décédera six mois plus tard, dans des conditions épouvantables faute de réponse médicale face à ce "cancer gay" encore méconnu, le 6 août 1983.
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