Dans les années 70, je passe de "loupette à dessins animés uniquement" à "loupette qui continue d’en regarder mais se prend de passion pour les séries qui passent à la télévision". Les persifleurs diront qu’ils n’avaient jamais imaginé que les séries existaient déjà quand j’étais gamine mais pourtant, je m’en suis payée de bonnes tranches. Surtout quand il y avait une héroïne qui faisait des trucs qui sortaient de l’ordinaire.
C’est que, vers 1978, les femmes avaient déjà brûlé leur soutif mais elles restaient dans un rôle classique de femmes au foyer ou de gentilles travailleuses jonglant entre ménage et marmots. Le grand héros, c’était toujours un homme ! Force, intelligence, bravoure, tout ça c’était pour les poilus du torse. Mais ça c’était avant….
Avant l’arrivée de Super Jaime qui avait peut-être l’air de suivre Steve Austin en ahanant mais portait des gilets en tricot plus classes que ceux de Starsky et d’horribles godasses compensées qui faisaient passer les crocs pour des escarpins Louboutin. Elle avait l’œil, l’oreille, la vitesse et la force ! Elle maravait la tronche des méchants en restant coiffée comme une ménagère lambda. Elle souffrait elle aussi de la vogue du macramé et avait poussé le sens du sacrifice jusqu’à en mettre dans sa décoration de maison. Pis, elle était institutrice et ça, à la fin des 70s, ça faisait rêver les petites filles comme métier. Le seul bémol c’est qu’elle manquait un peu de glam…
Mais c’était pas grave parce que le glam, on l’avait avec les Drôles De Dames ! De la brune, de la blonde, des fringues qui envoyaient du chewing-gum avec juste ce qu’il fallait de lamé et de sequins, des talons hauts, des patins à roulettes, des capelines, des bagnoles (ouais ! parfaitement ! des bagnoles et des gonzesses pour les conduire !), du maquillage frais et léger comme un gloss à l’abricot, du …., des …. Ah dites donc j’en perds mon vocabulaire ! J’en ai bavé devant ces beautés. Je dois admettre que j’avais une préférence pour Kelly à cause du générique…quand elle met la capeline et qu’elle se retourne pour fixer l’objectif d’un air malicieux ! Pouahhhhhhhhhh ça j’en restais bouche ouverte devant l’écran de télé. Voilà, c’était ça ! Plus tard, comme métier, je ferais Kelly Garrett (bon sous réserve qu’on me dise comment elle faisait pour avoir de beaux cheveux bruns qui bougeaient avec grâce quand les miens étaient des nouilles plates qui avaient l’air d’avoir été trempées dans un encrier antédiluvien et mâchouillées par un rat syphilitique…).
En seconde position, il y avait Kris Munroe. Ouais, la petite sœur de Jill, la superstar, ze Farrah que tout le monde adorait. Mais c’était ça qui clochait, tout le monde adorait Farrah donc elle n’avait pas besoin d’une nouvelle fan. Sa petite sœur en revanche, c’était plus intéressant. Elle avait un corps plus ploum-ploum que celui de Jill, une voix d’hôtesse de salon slovaque et surtout on lui faisait des coiffures supeeeeeeeer chiadées ! Oui, on pourrait croire que je faisais un complexe avec mes nouilles informes qui tenaient lieu de tifs mais en fait….on serait loin du compte…je détestais mes cheveux avec ou sans la coupe Mireille Mathieu en plus …c’est vous dire ! Bon on s’en fout de mes tifs, je disais donc, les coiffures de Kris, tudiou ! On lui faisait des queues de cheval sur le côté, des bouclettes et surtout des nattes et des tresses dans tous les sens. On aurait dit une squaw blonde. Le top de ma branchitude à cette époque. Elle marchait en bondissant un peu du popotin comme Pamela Ewing. Allez, vu qu’on est entre nous, je peux vous le dire, je me suis entraînée à faire pareil dans ma chambre, devant la glace de la salle de bain… de l’avis général de ….moi-même, ce fut une entreprise qui devait s’arrêter là sous peine de me faire hospitaliser pour cause de suspicion de dyslexie rotulienne ! Hélas, trois fois hélas…
En revanche, il y avait la moche. Sabrina. Alors celle-là, aucun risque qu’elle intègre mon panthéon. J’ai longtemps cru que c’était un complot des hommes dont la représentativité se limitait à un quasi majordome con comme une pelle sans manche et à un pseudo chef qui derrière son micro était à peu près aussi utile qu’un xylophone greffé sur le cul d’une chèvre. Ces hommes donc avaient créé Sabrina Duncan pour montrer aux enthousiastes de la série qu’il ne fallait pas oublier que, dans la vraie vie, on croisait aussi des moches. Et surtout, c’était d’autant plus un coup bas visant votre écrivaine ici présente que ladite Sabrina était coiffée à la Mireille M elle aussi ! Bref, au cas où vous auriez loupé le pourquoi du comment de la fine allusion que je viens de vous pondre, je ne l’aimais pas.
Pas comme Wonder Woman ! Parce que là aussi, on avait du lourd : brune, grande, des seins (bah hé dites donc en ces années 70 hein …) et un costume de pfiouuuuuuuuuuu folie ! Ses bottes hein ? Vous les visualisez bien ses bottes ? Vous réalisez à qui je dois mon obsession des bottes et des chaussures en général ? On en a fait de victimes avec ces héroïnes des années 70. On en a brisé des éducations parentales tournées vers la sobriété vestimentaire pour rendre les gamines dingues de fringues qui piquent la rétine et qui se voient dans la nuit, en plein brouillard écossais (hum ne nous dirigeons pas vers le brouillard écossais ou je vais penser à Daniel Craig dans la lande écossaise adossé à sa classic car argentée et ça va me faire des trifouillis dans l’occiput).
Tous les matins, je dois me retenir de me faire teindre les cheveux en blond pour les natter sur le côté en enfilant mon legging rouge cerise et mes bottes à rayure blanche ! La vie est un combat !
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